top of page
IMG_6104.JPG

Les plastiques, une pollution bien particulière

​

80% : C’est la part des plastiques dans les macro-déchets dénombrés sur les laisses de mer  en France

(Source : Ifremer- 2015)

Mais qu’est-ce qu’un plastique ?

​

Ce sont des polymères  auxquels on ajoute d’autres substances - des adjuvants- pour leur donner des propriétés particulières.

Ceux-ci sont très divers et  modifient les caractéristiques mécaniques (rigidité, souplesse…), optique (couleur, transparence…) ,  chimique (perméabilité…). 

qu'est-ce qu'un plastique?

On distingue différents types de plastiques selon :

​

  • leurs caractéristiques  intrinsèques à savoir :

​

les thermoplastiques  qui peuvent passer de l’état solide à l’état liquide de manière réversible par chauffage /refroidissement : => ils sont mécaniquement recyclables (ex : bouteille en PET)

​

Bouteille plastique PET

et les thermodurcissables dont leur structure et forme, une fois le plastique formé, ne sont pas modifiables (exemple : mousse polyuréthane)

  • l’origine de la matière :

Les plastiques pétro-sourcés sont issus de matières fossiles telles le pétrole. Ce sont les plus courants.

​

Les plastiques bio-sourcés sont réalisés à partir de matières végétales majoritairement renouvelables (maïs, betterave à sucre, déchets de bois, micro-algues…) ; ces matières sont encore à la marge en France dans la production de plastique (1% en 2016. )

​

Les plastiques produits à partir de matériaux recyclés

  • leur taille

 

On parle communément de macro-plastiques quand leur taille est supérieure à 5 mm, de micro-plastique lorsqu’elle est comprise entre 5 mm et 1 µm, et de nano-plastiques pour les particules inférieures à cette taille de 1 µm.

​

Les micro-plastiques représentent la plus grande proportion connue des déchets plastiques dans les mers et les océans. Ils peuvent être primaires quand ils sont produits directement sous forme de micro-particules (ex : dans des produits cosmétiques, des produits en polyester pour nettoyer des surfaces de peinture…). Ou bien secondaires quand ils sont issus de la dégradation physique, chimique ou biologiques de plastiques plus gros .

  • leurs propriétés en fin de vie : plastiques biodégradables ou non

​

Est biodégradable un matériau capable d’être décomposé sous l’action de micro-organismes (bactéries champignons, algues..) pour former de l’eau, des gaz (CO2, CH4= méthane…) et éventuellement des sous-produits (résidus, nouvelle biomasse) non toxiques pour l’environnement.

 

Pour les plastiques, il existe des normes pour les qualifier de biodégradables  ou de compostables mais les conditions qui leur sont liées  (ex : température…) sont rarement réunies dans les milieux aquatiques (ex : la norme française fait référence à une biodégradation à 25 ± 5°C). A noter  qu’intervient aussi la notion de temps  (ex : 90% du carbone du plastique doit se minéraliser en dioxyde de carbone en 6 mois !).

75% des plastiques produits sont à usage unique : un usage inconsidéré

Depuis les années 1950-60, la consommation de matières plastiques synthétiques a considérablement augmenté. Leurs  nombreuses propriétés en font des matériaux de choix pour fabriquer de multiples objets de notre vie quotidienne ou des biens industriels et professionnels.

Or actuellement, ces matières plastiques sont principalement fabriquées à partir du pétrole et du gaz naturel.

​

Au plan chimique, les molécules qui les constituent, des polymères, sont très stables d’où leur persistance dans l’environnement sur des temps qui se mesurent en siècle.

 

C’est pourquoi, jetés depuis des espaces terrestres ou maritimes, les déchets en plastiques sont prépondérants sur le littoral comme en mer. 

Une pollution qui n’est pas que visuelle

La présence de macro-déchets en plastique sur les plages a longtemps été considérée principalement comme une nuisance esthétique, pouvant avoir un impact sur l’activité touristique des sites affectés.

Leur  stabilité chimique a laissé croire un temps que leurs effets sur les écosystèmes et la santé était négligeable.

 

Depuis une vingtaine d’années pourtant, les études scientifiques s’accumulent pour mieux comprendre comment les plastiques se dégradent  en milieu naturel et les impacts que peuvent avoir les microparticules de plastiques issues en grande partie de cette dégradation sur les êtres vivants.

Les microplastiques 

 Les plus « célèbres » des micro-déchets plastiques sont sans doute les granulés plastiques industriels (GPI) car ils sont fabriqués et utilisés dans l’industrie pour la confection de tous nos objets en plastique. Il s’agit de petites billes et de petits cylindres de moins de 5 mn de diamètre, plus ou moins colorés.

​

Malheureusement, on relève des pertes lors de leur production, de leur transport, de leur distribution, voire de leur utilisation finale. Ils deviennent alors des déchets avant même d’avoir été utilisés. Souvent confondus avec des grains de sable grossiers, lorsqu’ils s’échouent sur le littoral, les GPI portent aussi le nom plus poétique de « larmes de sirène ».

 

​

Billes de micro-plastiques ou perles de sirène

Sur le littoral de la Manche, on en retrouve assez régulièrement parmi les laisses de mer, le sable, les galets, les macro-déchets … le plus souvent en faible quantité mais parfois les échouages sur le haut de plage peuvent être plus conséquents et s’étendre sur plusieurs dizaines de mètres.

 

D’autres micro-déchets existent, encore plus petits et tout aussi préoccupants pour la faune marine et l’Homme : les fibres polyester de nos vêtements évacuées par nos machines à laver, les microbilles issues de nos dentifrices et cosmétiques...

 

Cependant, face à prise de conscience de leur importance dans la pollution des rivières et océans, de plus en plus de lois interdisent en France l'ajout intentionnelle de ces microbilles : sont cernés par exemple les dentifrices et cosmétiques exfoliants depuis 2018, les détergents depuis 2022...

La dégradation des plastiques en mer

Le plastique  « classique », non compostable, est d’abord fragmenté par des processus non biologiques (UV, température…). Les minuscules morceaux ainsi créés pourront être dégradés en matière organique et en CO2 par des bactéries spécialisées mais cela leur prendra des centaines d’années ! Entre temps, les particules de plastique, en grande partie reprises par la mer, seront ingérées par la faune, propageront des polluants qui s’y fixent…

bottom of page